Quand on se lance en freelance, une des premières décisions cruciales est le choix du statut juridique. Il détermine votre régime fiscal, social, vos obligations administratives… et surtout, votre liberté d’action et vos revenus nets. Entre micro-entreprise, SASU, ou portage salarial, quel est le meilleur statut pour vous ? Voici un petit comparatif pour vous permettre de faire votre choix.

1. La micro-entreprise : simplicité et rapidité

Le régime de la micro-entreprise (anciennement auto-entrepreneur) est très populaire chez les freelances débutants. Et pour cause : c’est le statut le plus simple à créer et à gérer.

Avantages :

  • Création rapide et gratuite en ligne

  • Comptabilité ultra simplifiée (pas de bilan à produire)

  • Charges sociales calculées en pourcentage du chiffre d’affaires (environ 22%)

  • Franchise en base de TVA possible (jusqu’à certains plafonds)

Inconvénients :

  • Plafond de chiffre d’affaires limité (77 700 € pour les prestations de service en 2024)

  • Pas de déduction des charges réelles (loyers, matériel, etc.)

  • Pas de séparation entre patrimoine personnel et professionnel (risque limité mais existant)

  • Pas d’assurance chômage

Le statut est adapté pour les freelances qui débutent ou qui veulent tester leur activité avec un cadre souple et peu de gestion. Idéal pour les consultants, développeurs ou graphistes indépendants avec peu de frais fixes.

2. La SASU : souplesse et crédibilité

La SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) est une forme de société adaptée aux freelances souhaitant évoluer dans un cadre plus structuré et crédible, notamment pour travailler avec des grands comptes.

Avantages :

  • Responsabilité limitée aux apports

  • Possibilité de se verser des dividendes (soumis à moins de charges que les salaires)

  • Image plus « professionnelle » auprès de clients corporate

  • Couverture sociale du régime général (meilleure que le régime des indépendants)

Inconvénients :

  • Création plus complexe (statuts, capital, dépôt au greffe)

  • Comptabilité plus lourde et obligatoire (bilan, compte de résultat)

  • Charges sociales importantes sur les salaires (~65%)

  • Nécessite souvent un expert-comptable

Ce statut correspond aux freelances expérimentés générant un chiffre d’affaires régulier (>40 000 €/an) et souhaitant investir, croître ou embaucher. La SASU est particulièrement pertinente pour ceux qui veulent séparer clairement patrimoine personnel et activité professionnelle.

 3. Le portage salarial : entre CDI et indépendance

Le portage salarial est un statut hybride. Vous êtes juridiquement salarié d’une société de portage, mais vous conservez une autonomie totale dans la recherche de vos clients et la négociation de vos tarifs.

Avantages :

  • Accès au régime général (retraite, chômage, sécu)

  • Pas de création de société ni de gestion administrative

  • Idéal pour tester une activité en freelance sans risque

  • Parfait pour les missions longues ou avec des clients grands comptes

Inconvénients :

  • Frais de gestion de la société de portage (~5 à 10%)

  • Moins de liberté sur certains points (formalisme, bulletins de paie)

  • Revenu net plus faible à chiffre d’affaires égal (charges salariales + patronales)

Ce statut est adapté pour les freelances en reconversion, consultants ou profils en mission longue durée, souhaitant sécurité sociale complète sans gestion d’entreprise. C’est aussi une excellente solution pour ceux qui veulent conserver leurs droits au chômage.

Tableau comparatif rapide

Critères Micro-entreprise SASU Portage salarial
Création facile
Charges sociales faibles
Protection sociale
Gestion comptable Très simple Complexe Aucune
Accès au chômage
Image pro / crédibilité Moyenne Élevée Élevée
Plafond CA Oui Non Non

Alors, quel statut choisir en freelance ?

Le choix du statut dépend de votre profil, de vos ambitions et de votre activité :

  • Débutant ou test de projet ? La micro-entreprise est parfaite pour commencer sans se ruiner.

  • Ambition de croissance ou gros revenus ? La SASU offre plus de liberté juridique et fiscale.

  • Sécurité et zéro paperasse ? Le portage salarial vous libère de toute contrainte administrative.

Il n’y a pas de bon ou de mauvais statut universel, seulement des options plus ou moins adaptées à votre situation. Et bonne nouvelle : il est toujours possible de changer de statut plus tard, en fonction de l’évolution de votre activité.

Conclusion

Le choix du statut juridique en freelance influence directement vos revenus, votre sécurité et votre quotidien. Prenez le temps de comparer, d’estimer vos revenus prévisionnels, et pourquoi pas, de vous faire accompagner par un expert-comptable. Le bon statut, c’est celui qui vous permet d’exercer sereinement votre métier… et de vous concentrer sur ce que vous faites le mieux.